Les détails de couture qui font la différence
Détails qui ne se voient pas forcément à l’achat, mais qui se remarquent et se démarquent à l’usage.
Les coutures anglaises
Personnellement je n’aime pas, mais alors pas du tout, les doublures qui se froissent et bouchonnent à l’intérieur des sacs ou des pochettes.
C’est pourquoi je réalise tout en coutures anglaises.
Quelques définitions trouvées sur le net :
- La couture anglaise est une technique de couture qui permet d’obtenir une finition très propre sur l’envers du tissu, sans bords apparents.
- La couture anglaise est une technique de couture prisée pour sa qualité de finition. Elle se distingue par son aspect soigné et professionnel, éliminant tout risque d’effilochures. C’est une méthode haut de gamme, mais peu utilisée dans la production industrielle en raison de son processus plus exigeant. … La couture anglaise est une technique de finition prestigieuse, prisée pour sa durabilité et son esthétique. Blog Couture Boudoir Français
Concrètement j’assemble les deux tissus, recto et verso, ou recto et doublure, d’abord envers contre envers, en cousant sur l’endroit, avant de faire la couture finale, la toute dernière, sur l’envers, endroit contre endroit.
Cela suppose que les anses aient été cousues au préalable, comme les autres accessoires, et surtout que toutes les mesures aient été prises au millimètre, ou presque, pour que les deux tissus s’accordent et forment au final une seule toile biface parfaitement tendue.
Cette façon de procéder m’est venue spontanément, naturellement, dès le début. J’ai toujours tout fait en coutures anglaises, bien avant les Cabas de la Grande. Les vêtements de mes filles petites, les housses de coussins, mes propres vêtements … bref, tout.
Je suis peut-être la seule à m’y prendre de la sorte. Il est certain que je pourrais faire plus rapide, plus expéditif. Mais mes clients n’y gagneraient rien, et – surtout, surtout – je ne serais pas satisfaite de mon travail.
Petite curiosité linguistique : la couture anglaise devient French seam pour les anglophones, un peu comme leur French condom est notre capote anglaise !!
Les anses
Les anses, réalisées dans les toiles qui composent le sac, sont renforcées et « tenues » par trois coutures intérieures, et par trois voire quatre surpiqûres, selon les modèles.
Ce qui forme une sorte de matelassage, sur quatre épaisseurs de tissus.
Vous ne verrez donc pas les anses tire-bouchonner à l’usage, comme c’est trop souvent le cas. Et les épaisseurs resteront réparties régulièrement.
Les anses seront aussi très faciles à repasser après lavage.
Enfin, toujours dans un souci de tenue et de longévité, les anses sont reliées au corps du sac par trois coutures intérieures (dont un croisillon) et par une surpiqûre.
Les surpiqûres
J’ai trouvé mon point signature pour les surpiqûres horizontales.
Le point droit avait du mal à rester droit, justement, sur les cotons anciens, très texturés. Je travaille avec une machine familiale, je n’ai pas la place pour une piqueuse plate industrielle.
Malgré tous mes efforts de régularité, la matière déportait légèrement l’aiguille. Et comme je suis très perfectionniste …
Ce point décoratif présente également l’avantage d’être graphique autant sur l’envers que sur l’endroit !
Les jonctions
J’avoue que j’aime bien que les deux coutures se rejoignent au millimètre. Ce qui n’est pas simple, du tout, quand on travaille en coutures anglaises.
Bon, j’avoue aussi que cela ne marche pas à tous les coups et qu’il y a parfois de petits décalages. Pas souvent, mais cela peut arriver. Grrrr ….
Les harmonies de couleurs : le choix du fil
J’apporte un soin tout particulier aux associations d’imprimés et de teintes. Même si mes accords sont parfois un peu audacieux, je fuis les dissonances. Il est important pour moi d’être sur les bonnes nuances. Et, pour certaines couleurs, notamment les bleus et les verts, ce n’est pas toujours évident.
La sélection du fil participe de cette exigence. J’utilise les fils polyester de la gamme Gütermann, pour leur solidité, leur fiabilité, leur tenue, importante sur les coutures visibles, et leur palette incroyable. Les références sont suivies, les teintes subtiles, et le choix des coloris est un vrai bonheur.
Les harmonies de couleurs : les étiquettes
Toujours dans l’idée de garder une cohérence, je me suis tournée vers des étiquettes colorées. La palette de mon fournisseur est hélas un peu moins fournie que celle de mes choix de fils. Néanmoins cela me permet d’accompagner les ambiances de chaque combinaison sans en casser les nuances avec du noir et blanc plus basique.
Egalement, vous ne me verrez jamais positionner l’étiquette sur le motif principal, au centre de l’ouvrage, comme cela se fait beaucoup par ailleurs. Ma marque est présente en signature, c’est important, certes. Mais le plus important reste l’imprimé vintage que j’ai travaillé et que je souhaite mettre en valeur.
Les sacs et pochettes cousus dans des tissus anciens, de collection, sont des accessoires pensés comme des tableaux. Et on ne coud pas un logo au centre d’un tableau !